En tant que spécialiste en urologie, Lis Höxbroe Hansson rencontre de nombreux patients atteints de sclérose en plaques au centre pelvien de l'hôpital universitaire de Skåne, en Suède. Dans cet article de notre blog, Lis donne des conseils aux personnes souffrant de troubles urinaires dans le cadre de leur diagnostic de sclérose en plaques.
“Lorsqu'un patient atteint de sclérose en plaques m'est adressé pour des troubles urinaires, il est assez fréquent qu'il ne voie pas entièrement le lien entre les symptômes et leur cause, même s'ils sont présents depuis des années. Dans de nombreux cas, le patient et le professionnel de santé se concentrent sur les autres symptômes de la SEP, sans même aborder les problèmes affectant la vessie et les intestins. Cela amène le patient à penser que son problème est unique, et aggrave un sentiment de honte”
”Selon des données récentes, environ 75 % des patients atteints de SEP développent une sorte de trouble fonctionnel au niveau de leur appareil urinaire dans les 10 premières années suivant le diagnostic", explique Lis. "Pour environ 10% d'entre eux, ces symptômes apparaissent immédiatement, ce qui nécessite une première visite chez le médecin qui se termine plus tard par un diagnostic de SEP”
Urgenturie
”Les troubles peuvent se présenter sous de nombreuses formes différentes, selon l'endroit du système nerveux où se situe la lésion", explique Lis. Souvent, c'est un besoin soudain et urgent d'uriner qui entraîne des fuites, causées par les contractions musculaires incontrôlables de la vessie. Une partie des patients atteints de SEP souffrent d'une mauvaise coordination entre la vessie et le reste de l’appareil urinaire, ce qui fait que l'urine reste souvent dans la vessie, ce qui peut augmenter le risque de développer une infection urinaire. Les fuites sont le symptôme qui affecte le plus la qualité de vie du patient. Les infections urinaires sont très fréquentes, en particulier chez les personnes incapables de vider complètement leur vessie.”
”Il serait souhaitable de diriger tous les patients atteints de SEP chez un spécialiste en urologie dès que possible. Il serait bénéfique pour le patient d'obtenir des informations sur ces problèmes avant même qu'ils ne se manifestent - car ils se manifesteront tôt ou tard."
Conseils
- Le sondage intermittent Propre (SIP) - si le patient présente de grandes quantités d'urine résiduelle (100-200 ml), je recommande normalement le SIP. Cela améliore considérablement la situation en peu de temps ; cela réduit les spasmes de la vessie, les fuites et le risque d'infection urinaire.
- Asseyez-vous bien ! - Pour favoriser une vidange plus efficace de la vessie, pour limiter la quantité d'urine restante dans la vessie qui peut provoquer une infection urinaire, Lis recommande les étapes suivantes lors du passage aux toilettes :
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- Détendez-vous, surtout au niveau du bas-ventre et du dos.
- Évitez de trop forcer - cela peut provoquer une hernie ou un prolapsus.
- Posez vos pieds sur un marchepied pour élever vos genoux au-dessus de la ligne des hanches, cela favorise une miction plus efficace. La plupart des toilettes sont trop hautes, ce qui empêche les genoux de reposer à l'angle adéquat.
Routine quotidienne n°1:
- L'apport hydrique - Essayez de trouver la bonne quantité pour vous. Même les fruits et autres aliments peuvent affecter vos niveaux de liquide. Le thé et le café agissent comme des diurétiques, amenant le corps à évacuer l'eau plus fréquemment.
- Buvez moins le soir pour éviter d'avoir à vous lever la nuit.
- Vos médicaments vous assèchent-ils la bouche ? Ce n'est pas la même chose que d'avoir soif ! Essayez de mouiller vos lèvres ou de mâcher des comprimés spéciaux.
Routine quotidienne n°2 :
- Exercices de Kegel – si vos muscles pelviens sont fonctionnels, vous pouvez faire plusieurs exercices du plancher pelvien pour soulager les urgenturies jusqu'à ce que vous atteigniez des toilettes. Certains patients trouveront ces exercices plus difficiles s'ils souffrent de spasticité musculaire ou de mobilité réduite.
"Il est très important de s'assurer que vous entraînez les bons muscles pour qu'ils puissent se contracter", souligne Lis. "J'examine aussi bien les hommes que les femmes et je constate qu'aux stades avancés de la maladie, il est plus difficile d'entraîner les muscles pelviens."
Exercices pour les personnes ayant des difficultés à vider leur vessie
- Vous pouvez détendre les muscles du plancher pelvien en les serrant intensément les uns contre les autres, avec une courte pause entre chaque tour. Répétez l'exercice plusieurs fois par jour.
- Cette technique peut également être utilisée pour soulager les spasmes d'autres groupes de muscles connexes, par exemple les muscles des cuisses et des hanches. Soulevez vos genoux jusqu'à votre ventre sans l'aide de vos mains. Vous pouvez rester debout ou assis pendant l'exercice.
- Faites deux ou trois fois pipi ! Levez-vous une fois que vous avez l'impression de vous être vidé, mais rasseyez-vous et urinez un peu plus si possible, sans forcer. Cela permet de stimuler les muscles de l'abdomen, de sorte que toute l'urine soit évacuée de la vessie.
Autres moyens de soulager les contractions avec ou sans fuites
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- Les médicaments
- La stimulation électrique
- La stimulation du nerf tibial
- Le botox
Ces traitements permettent de réduire l'hyperactivité de la vessie.
Une fonction rénale normale tout au long de la vie
”Mon souhait est que mes patients conservent une fonction rénale normale à long terme", déclare Lis. "Il peut parfois être difficile de convaincre les jeunes patients de se sonder. Cependant, dès qu'ils en voient les avantages, ils réalisent que cela en vaut la peine. Lorsque les problèmes disparaissent, qu'il n'y a plus d'infection urinaire et qu'ils commencent à vivre une vie beaucoup plus insouciante, ils adoptent cette nouvelle thérapie. L'incontinence urinaire leur apporte tellement d'anxiété et de honte dans la vie qu'à la longue, ils se retirent souvent des interactions sociales et s'isolent."
Bien que l'apprentissage du SIP exige de la patience au début, une fois maîtrisé, la récompense est un énorme soulagement du stress que les dysfonctionnements vésicaux peuvent apporter.
”J'avais un patient anxieux, croyant que ses symptômes étaient uniques. Je l'ai rassuré en lui disant que ce n'est pas du tout le cas, par exemple ; en Suède, il y a environ 13 000 personnes qui souffrent de la même chose. 13,000 !”
En résumé
Les quatre aspects les plus importants du traitement de la SEP et des troubles vésicaux
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- Anticiper les troubles vésicaux lors du diagnostic de la sclérose en plaques
- Troubles de l'appareil urinaire : s'assurer qu'il ne reste pas d'urine résiduelle dans la vessie
- L'information du patient est importante pour contrôler les symptômes
- Un dépistage et une rééducation précoces augmentent les chances de réussite du traitement
A propos de Lis
Nom: Lis Höxbroe Hansson
Titre: Infirmière diplômée, spécialisée en urologie
Lieu d’exercice : Département d'urologie, hôpital universitaire de Skåne
Téléchargez notre Encathopédia - SEP et appareil urinaire
Ceci est une version éditée d'un article publié pour la première fois dans le magazine Bladder Nr 1, 2015.